2500 ans avant notre ère, un médecin égyptien, Metm, est chargé de veiller sur l’état de santé des ouvriers et des esclaves des grands chantiers des pyramides.
Hippocrate (né en – 460) fait progresser la science médicale en donnant aux symptômes des maladies, des causes naturelles. Il décrit la colique de plomb de l’ouvrier métallurgiste.
Galien (né en 131) remarque une importante mortalité des travailleurs des mines de cuivre.
Vitruve (architecte) notera un rapport entre les tuyaux de plomb desservant l’eau courante et certaines intoxications des habitants.
Celse et Pline l’Ancien étudieront la céruse de plomb ou l’intoxication par le minium. Des vessies de porc sont utilisées en guise de prévention des travailleurs des mines de plombs
Arnaud de Villeneuve, médecin philosophe et alchimiste, publie deux ouvrages : «l’hygiène professionnelle » et « la maladie des métiers ».
Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hoheneim dit Paracelse a écrit un traité fondateur « Des mineurs et Le mal des montagnes et autres maladies des mineurs »
1556 : Publication posthume de « De re metallica » de Georg Bauer dit Agricola, Médecin et philosophe Allemand, qui peut être considéré comme le père de la minéralogie.
Percivall Pott identifie une substance chimique comme étant la cause d’un cancer professionnel ; la suie était responsable du cancer du scrotum des petits ramoneurs de Londres.
De plus, il met en avant les conditions de travail des enfants (à cette époque les ramoneurs commençaient à travailler vers l’âge de 5 ans).
Introduction en France des œuvres de Bernardino Ramazzini par le comte de Fourcroy (Elles seront reprises et complétées par le Docteur Patissier en 1822)
Les mines et les carrières ont recours à des médecins d’entreprise et à des visites d’embauche.
Un premier décret impose au patronat de payer les frais médicaux des ouvriers blessés lors des accidents du travail.
Mise en place d’une inspection et un contrôle des établissements industriels insalubres, incommodes ou dangereux.
Extension de cette pratique aux transports (chemin de fer).
Réglementation du travail des petits ramoneurs. Il y aura interdiction d’employer des enfants de moins de 10 ans
Rapport Villermé (tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie - http://sspsd.u-strasbg.fr/IMG/pdf/Villerme1.pdf )
Loi Cunin-Gidraine qui limita l’âge d’admission des enfants dans les entreprises de plus de 20 salariés à 8 ans et interdit le travail de nuit pour les enfants de moins de 12 ans.
Rupture avec la Loi le Chapelier
Création de l’Inspection du travail chargée notamment de contrôler les conditions de travail des enfants.
Création de l’Association des industriels de France contre les accidents du travail.
Amélioration des conditions de travail des femmes et des enfants et protection de la santé des travailleurs sur les accidents du travail puis sur les maladies professionnelles.
Adoption de la Loi sur les accidents du travail qui instaure une réparation forfaitaire limitée à la perte du salaire.
Règlement sur l’hygiène et la sécurité (1913)
Albert Thomas crée au ministère de l’armement une inspection médicale des usines de guerre dont la direction est confiée à Etienne Martin professeur de médecine légale à la faculté de médecine de Lyon.
Les origines de la médecine du travail en France sont donc liées à la médecine légale, les médecins légistes étant formés en toxicologie et jouant un rôle d’expert auprès des tribunaux, et non aux chaires d’hygiène comme dans d’autres pays.
Le saturnisme est la première maladie à être reconnue comme maladie professionnelle (1919).
http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=ED%20835
Deux médecins, Leclerc et Mazel font naître la notion de « reclassement ».
L’idée qu’il est nécessaire d’adapter le travail à l’homme et non le contraire commence à prendre forme.
http://www.youtube.com/watch?v=9JSsgoQIIuE
René Barthe organisa l’un des premiers services de médecine du travail.
Six pôles principaux sont mis en avant :
Il montrera toute l’importance de l’association entre le médecin, l’ingénieur et l’assistante sociale.
1930 : Création d’un institut universitaire de médecine du travail à Lyon
1933 : Création d’un institut universitaire de médecine du travail à Paris
Création d’un diplôme d’hygiène industrielle et médecine du travail
1934 : Le contrôle médical de certaines catégories de travailleurs en situation de risques particuliers, à l’embauche et périodiquement devient obligatoire.
1935 : Création d’un institut universitaire de médecine du travail à Lille
1937 : Création d’un corps de médecins conseils de l’inspection du travail afin d’aider les inspecteurs du travail à appliquer les dispositions réglementaires à caractère médical
9 juin 1940 : Une circulaire inspirée par le Docteur René Barthe et parue au JO définit des instructions pour l’établissement de services médico-sociaux dans les établissements visés par le code du travail.
31 octobre 1940 : Création de l’Association Nationale de Médecine du Travail (ANMT) qui trouve un relais dans la Fondation française pour l’étude des problèmes humains mise en place en 1941 et dirigée par le médecin eugéniste Alexis Carrel dont un des objectifs est de « tirer des salariés un maximum de rendement pour un minimum d’usure ».
1940/42 : Pomaré édite une circulaire qui sera reprise dans la charte du travail de 1942 : naissance des premiers services de Médecin du Travail.
28 juillet 1942 : Obligation de la médecine du travail dans les entreprises de plus de 50 salariés.
11 octobre 1946 : Adoption de la loi qui fonde sur le plan légal la Médecine du Travail
Cette loi a précisé les objectifs ainsi que les règles essentielles d’organisation de la médecine du travail, en imposant aux employeurs la création et le financement des services médicaux, soit directement dans l’entreprise, soit dans le cadre de services inter-entreprises de santé au travail.
Elle étend progressivement la Médecine du Travail à l’ensemble des entreprises du secteur privé et consacre ainsi de façon définitive les fondements d’une médecine de prévention, bénéficiant à tous les salariés, à la charge et sous la responsabilité des employeurs.
Institution du tiers temps permettant au médecin du travail la prise en compte des conditions de travail en allant sur les lieux de travail.
Introduction de la possibilité de l’espacement tous les deux ans de la visite médicale annuelle obligatoire.
Directive européenne qui impose la mise en place de services de protection et de prévention (harmonisation entre les états membres afin de permettre une concurrence qui ne s’effectue pas au détriment de la sécurité et de la santé, et la réduction du nombre d’accidents, 12 juin 1989).
13 septembre 2000 : Accord des partenaires sociaux (attachement à la médecine du travail et à la prévention des risques professionnels, promotion de l'évaluation des risques et de la pluridsciplinarité).
5 novembre 2001 : Mise en place du Document unique d’évaluation des risques professionnels.
17 janvier 2002 : Loi de modernisation sociale qui transforme les services de médecine du travail en services de santé au travail en incluant l’approche pluridisciplinaire comme obligation générale.
2004 : réforme, par voie de décret, de la médecine du travail :
2005 : Plan Santé Travail 2005-2009 :
2010 : Publication du 2ème Plan Santé Travail 2010-2014 :
20 Juillet 2011 : Loi réformant la médecine du travail :
1er juillet 2012 : mise en application de la Loi du 20 juillet 2011.
2016 : Loi Travail (Loi n ° 2016-1088 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels) :
2018 : publication du Rapport LECOCQ